UNE NOUVELLE POLITIQUE VACCINALE « SIMPLIFIEE » DèS 2013

Nouvelle politique de vaccination simplifiée dès 2013Parce qu’en France, la vaccination est toujours jugée insuffisante par les pouvoirs publics, le ministère de la Santé souhaite mettre en place, dès 2013, un parcours vaccinal plus simple et plus facile à suivre. Ce programme national de vaccination prévoit de simplifier le calendrier vaccinal, de développer un carnet de vaccination électronique pour les adultes comme pour les enfants et de redéfinir les notions de vaccination recommandées. Il envisage aussi que les médecins puissent disposer de vaccins au sein du cabinet, afin de faciliter l’accès à la vaccination.

« Le programme national d’amélioration de la politique vaccinale 2012-2017 »

La recrudescence des cas de rougeole depuis 2008 a eu au moins l’utilité de mettre l’accent sur la couverture vaccinale en France, insuffisante bien qu’efficace. Rien qu'en 2011, près de 15 000 cas ont été notifiés, dont 6 morts.« L'objectif prioritaire est de simplifier le calendrier vaccinal, devenu au fil des années illisible pour le grand public comme pour les médecins. La vaccination est une pratique plus que jamais moderne, plus que jamais efficace et utile. », a expliqué mercredi (auprès de l'AFP) Nora Berra, secrétaire d'État chargée de la Santé. Le calendrier vaccinal est mis à jour chaque année. Il regroupe toutes les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge, avec des dispositions particulières pour certaines situations (risques accrus de complications ou de transmission, expositions professionnelles à certains produits...). Le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) souhaite donc le simplifier à travers davantage de co-administrations de vaccins ou la limitation des exceptions. En parallèle, les autorités souhaitent aussi favoriser un meilleur suivi des vaccinations par les personnes concernées et leur médecin traitant. Si les carnets de santé sont en effet généralement bien remplis pour les enfants, les adultes ne connaissent souvent plus précisément leur statut vaccinal (vaccinations réalisées, dates des rappels...). Le programme vise ainsi à développer « dans les meilleurs délais » un carnet de vaccination « dématérialisé », en lien avec le Dossier médical partagé. Le but final étant d’organiser un meilleur suivi par le médecin traitant.Cette mesure prévoit également de faciliter l’accès à la vaccination en permettant aux médecins libéraux – qui effectuent la majorité des vaccinations - de disposer de vaccins au sein de leur cabinet. Cela simplifierait le circuit classique nécessitant une première visite pour obtenir une ordonnance, un déplacement chez le pharmacien, puis une nouvelle visite chez le médecin pour la vaccination. Le programme prévoit également de redéfinir les notions de « vaccination recommandées » et de « vaccinations obligatoires ». En effet, seuls quelques vaccins sont obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite), et les vaccins recommandés sont bien trop souvent perçus comme facultatifs. (Tels que le vaccin ROR - Rougeole, Oreillons, Rubéole). « L'enjeu de la vaccination est non seulement individuel, mais aussi collectif, pour empêcher les épidémies et les effets dévastateurs de certaines infections. Quand un vaccin est recommandé, ça veut dire qu'il faut aller se faire vacciner », a tranché la secrétaire d'État à la Santé.

Le vaccin contre la rougeole bientôt obligatoire ?

Le groupe d'études de l'Assemblée nationale sur la vaccination, présidé par le député Olivier Jardé (NC), a pour sa part préconisé la semaine dernière d'« engager une réflexion sur les vaccins à rendre obligatoires », recommandant en particulier de rendre obligatoire le vaccin « ROR » (rougeole, oreillons et rubéole). « Nous sommes beaucoup plus prudents », a tempéré Nora Berra, misant sur des campagnes de communication auprès du public pour favoriser l'acceptabilité des vaccins.Sources : Véronique Martinache (AFP)