Des fèves de cacao toujours plus chères - la rareté du chocolat fait le prix
Alors que les consommateurs de chocolat, douceur sucrée, sont toujours plus nombreux et que le réchauffement climatique perturbe la production, les producteurs de fève de cacao ne parviennent plus à honorer toute la demande.
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- Mis à jour le 21/04/2014
Y aura-t-il encore du chocolat à Pâques en 2050 ?
Publié le 20/04/2014 à 07h00 , modifié le 20/04/2014 à 15h05 par Cathy Lafon pour le journal sud ouest.Et si les cloches de Pâques étaient rattrapées part la crise ? C'est un constat : sur les marchés internationaux, le prix de la fève de cacao s'est envolé de 40% en un an.Les stocks mondiaux de chocolat sont-ils en péril ? Doit-on s'attendre à une flambée des prix de la gourmandise préférée des enfants et des gourmets ? Dès le 12 février dernier, le Wall Street Journal lançait l'alarme sur le cacao.Sudouest.fr se faisait l'écho de l'avertissement du très sérieux journal : depuis le début de l'année 2014, le cours du cacao avait progressé de près de 9% pour retrouver ses niveaux historiques de 2011. La tendance devait se poursuivre et, selon certains, la pénurie de chocolat menaçait.D'après les prévisions de l'Organisation internationale du cacao, la demande mondiale de la précieuse matière première pourrait dépasser la production au cours des cinq prochaines années. Le prix de la fève, qui s'est envolé de 40% en un an, pourrait passer la barre des 3.000 dollars la tonne cette année. Du jamais vu.
+ Innovation : chocolat au lait de chamelle
Premier facteur d'inquiétude : la demande ne cesse de croître. En 2013, la planète a consommé plus de 4 millions de tonnes de cacao.Cela représente une progression de la demande de plus de 32% en à peine dix ans. Et ce n'est pas près de s'arrêter. Si les Occidentaux n'en mangent pas moins, le chocolat trouve sans cesse de nouveaux marchés dans le monde, et sous toutes ses formes.Ainsi, dans les pays du Golfe, le chocolat au lait de chamelle, spécialité saoudienne, fait désormais un tabac ... En effet, la compagnie al-Nassma, implantée à Dubaï, a été la première à fabriquer du chocolat au lait de chamelle.+ Premier élément d'inquiétude : quand la Chine mangera du chocolat
Au premier rang des nouveaux adorateurs du chocolat, les Chinois. Après la haute couture, le vin et le Cognac, l'Empire du milieu découvre aujourd'hui le chocolat. La consommation reste encore faible, avec environ 70 grammes par an et par habitant, or la demande devrait croître de 5% par an au moins jusqu'en 2018. Si 1,4 milliards de Chinois se mettent à manger autant de chocolat que les Français, à savoir 6 kilos par an et par habitant, pas besoin de sortir la calculette pour se dire que les cloches de Pâques auront du souci à se faire lors de leur traditionnel approvisionnement en œufs et autres lapins.+ Deuxième élément d'inquiétude : le cacaoyer, un arbre fragile
Deuxième élément d'inquiétude : il est très difficile d'ajuster la production du cacao en fonction de la demande. Le cacaoyer est un arbre tropical fragile qui ne pousse pas partout et qui met une dizaine d'années à donner sa pleine production. On le trouve essentiellement en Afrique. Des pays comme la Malaisie et l'Indonésie avaient bien essayé de le cultiver en masse, cependant n'avaient pas obtenu les résultats escomptés.+ Troisième élément d'inquiétude : le chocolat, victime de la crise écologique
Enfin, comme tout être vivant sur la planète, plante ou animal, le cacaoyer est également soumis à la crise écologique.Tout d'abord, le réchauffement climatique menace la production de cacao. Selon le Centre International d'Agriculture Tropicale (CIAT), auteur d'une étude sur le déclin de la cacao-culture, on constate déjà un affaiblissement des arbres et une réduction du nombre d'exploitations de cacaoyers au Ghana et en Côte d'Ivoire. Or, dans ces deux pays d'Afrique de l'Ouest qui assurent à eux seuls plus de la moitié de la production mondiale de cacao, les températures moyennes pourraient y augmenter de 2,3°C d'ici à 2050 . Par ailleurs, les plantations vieillissantes sont parfois remplacées par la culture intensive de palmiers.Certains producteurs de cacao préfèrent en effet miser sur une denrée écologiquement néfaste à moyen et long terme, néanmoins plus rentable à court terme, comme l'huile de palme.+ Alors, allons-nous vers une pénurie de chocolat ?
N'en déplaise au Wall Street journal, ce n'est pas la première fois qu''on agite le spectre d'une grande pénurie du chocolat qui deviendrait aussi rare et cher que le caviar. "Vers une pénurie de cacao en 2012 ?", se demandait déjà Sudouest.fr, le 29 décembre 2011. En avril 2012, La Tribune évoquait à son tour "une pénurie de cacao en 2020".Toutefois ce qu'il y a de sûr, c'est que le prix du chocolat augmente et que, pour limiter le phénomène, les industriels de l'agroalimentaire cherchent des produits de substitution.Au final, si les prix du chocolat continueront vraisemblablement à s'élever à l'avenir, un monde sans chocolat n'est pas pour demain ! Peut-être faudra-t-il toutefois s'habituer à l'idée que, comme toutes les ressources de la planète, le chocolat est une matière première qu'il conviendra de protéger et de payer à son juste prix.+ 70% de la production du cacao vient d'Afrique
L'Afrique de l'Ouest concentre plus de 70 % de la production mondiale de fèves de cacao (Côte d'Ivoire : 43 % ; Ghana : 21 %), le tiers de la production mondiale des fèves de cacao étant réalisé au Brésil et en Indonésie.Publié le 20/04/2014 à 07h00 , modifié le 20/04/2014 à 15h05 parCathy Lafon pour le journal sud ouest.http://www.sudouest.fr/2014/04/20/y-aura-t-il-encore-du-chocolat-a-paques-en-2050-1529651-705.phpDéfinition de la fève de cacao
Fèves de cacao bio - Theobroma cacao bioLa fève de cacao fut découvert par Christophe Colomb en 1492. Cependant, Christophe Colomb n'avait pas porté une grande importance à la fève de cacao |
+ Une augmentation vertigineuse du prix du cacao liée aux nouveaux consommateurs en provenance des pays émergents
Mathilde Golla, Service infographie du FigaroMis à jour le 17/02/2014.Publié le 17/02/2014.Dégustez vos tablettes de chocolat, vous pourriez bientôt en manquer ! Une conjonction de phénomènes a déjà provoqué une flambée du prix de la fève de cacao et pourrait aboutir à plus long terme à une pénurie de la précieuse matière première.La demande en cacao ne cesse de croître en raison notamment de l'arrivée massive de nouveaux consommateurs en provenance des pays émergents. «La demande pour cette gourmandise explose, en particulier dans les marchés émergents, où les consommateurs s'enrichissent. Et les producteurs du monde entier luttent pour pouvoir produire suffisamment de cacao afin que le chocolat continue de couler à flots», indiquait récemment le très sérieux Wall Street Journal.Au cours de 2013, le monde a consommé pour la première fois plus de quatre millions de tonnes de cacao, 32% de plus qu'il y a dix ans. Une flambée de la demande en cacao qui a fait grimper le prix de la précieuse denrée de plus de 9% depuis le début de l'année et de près de 40% en un an.De fait, les producteurs de fève de cacao n'ont pas été en capacité d'honorer toute la demande. La récolte de cacao est effectuée majoritairement par de petits fermiers indépendants, essentiellement basés dans des pays d'Afrique de l'Ouest. Or ces derniers ne sont pas en capacité d'investir pour accroitre leur productivité, d'autant que la plantation de nouveaux arbres ne produit pas d'effet immédiat puisqu'il faut au moins dix ans à un cacaoyer pour produire des fèves. Sans compter que de nombreux petits producteurs choisissent de se détourner de cette culture moins lucrative que l'huile de palme ou le caoutchouc. La menace du réchauffement climatique aggraverait en outre le phénomène de pénurie. La hausse des températures serait en effet susceptible de toucher les cultures de cacao, selon les experts.+ Vers une hausse du prix du cacao
Le prix de la fève de cacao devrait donc continuer à croître. L'Organisation internationale du chocolat prévoit en effet que la demande soit supérieure à la production sur les cinq prochaines années, soit la plus longue période de pénurie depuis que l'organisation publie ses statistiques, soit depuis 1960, souligne le quotidien économique. Une hausse portée par la Chine, où la demande de cacao devrait augmenter de 5% par an jusqu'en 2018, selon Euromonitor International.« Le prix du cacao et des confiseries à base de chocolat vont inévitablement monter », prévient ainsi Sterling Smith, un spécialiste du marché du cacao. Les industriels tels que Mars ou Nestlé vont donc devoir faire un choix entre augmenter le prix final de leur bien pour répercuter la hausse du coût de production, diminuer la taille des produits vendus ou trouver un substitut du cacao.Hershey a déjà commencé à utiliser du beurre de cacao en guise de substitut au chocolat dans plusieurs de ses produits. À l'inverse, Michael Szyliowicz, co-fondateur de Mont Blanc Gourmet, avait interrogé ses clients pour leur demander s'ils préféreraient avoir les mêmes produits mais à des prix plus élevés ou s'ils préféreraient des produits différents. La majorité des clients avaient opté pour une hausse des prix ... Il est peut-être temps de stocker le cacao avant que son prix ne s'envole !Les exportations du cacao camerounais vers la Chine ont augmenté de 113% en 2013
Selon Commodafrica, en 2013, le Cameroun a exporté vers la Chine 2 605 tonnes de cacao, en hausse de 113 % par rapport au volume exporté vers le même pays en 2012.
Le Cameroun a ainsi fourni à la Chine l’année dernière, environ 5,3% de ses importations de cacao estimées à 48 943 tonnes, soit une augmentation de 45% par rapport à la campagne cacaoyère précédente. Ces importations provenaient principalement du Ghana (22000 tonnes, +89% par rapport à 2012), de l’Indonésie (8 953 tonnes, +32%), de la Côte d’Ivoire (7331 tonnes, +89%) et, enfin, du Cameroun.
Au regard de ces statistiques, la Chine demeure un petit client pour le cacao camerounais, loin derrière les Pays-Bas, destination de plus de 70% de la production cacaoyère camerounaise, selon les statistiques officielles. Pour mémoire, 230 000 tonnes de cacao ont été produits au Cameroun lors de la campagne 2012-2013.
Le conseil du café-cacao offre 318 pompes hydrauliques aux communautés des zones de production du café-cacao
Dans le cadre du Fond d’Investissement en Milieu Rural (FIMR), Le Conseil du Café-Cacao a réalisé et équipé en pompes, 318 forages pour un montant total de 447 millions de FCFA dans les départements d’Agboville, Adzopé, Yakassé Attobrou, Tiassalé, Divo, Lakota, Duekoué, Guiglo, Toulepleu, Bangolo, Biankouma, Danané, Man, Daloa, Vavoua, Issia, Zuenoula, Sinfra, Bouaflé, Tabou, Abengourou, Agnibilékro, Daoukro, Dimbokro, M’Bahiakro, Aboisso, Adiaké, Grand-Bassam et Tanda.
Pour le suivi et l’évaluation de toutes ces réalisations, le Conseil du Café-Cacao, principal financier et maître d’ouvrage et l’Office National de l’Eau Potable (ONEP), le maître d’œuvre choisi, ont entamé depuis le Mardi 11 Février 2014 une mission conjointe de contrôle desdites réalisations dans le département de Duekoué.En effectuant cette visite de terrain, les responsables du FIMR, veulent d’une part, s’assurer que ces ouvrages d’hydrauliques villageoises qui sont déjà en service répondent aux normes requises en la matière, et d’autre part, recueillir les avis et observations des populations bénéficiaires de ces ouvrages.En plus du volet hydraulique villageoise, il faut noter que le FIMR finance aussi la réhabilitation des pistes de desserte agricole, appuie le système éducatif des zones de production du café et du cacao, réalise la construction et la réhabilitation d’infrastructures scolaires, offre des équipements et des kits scolaires, participe à la réhabilitation d’infrastructures sanitaires, offre de médicaments de première nécessitée ainsi que des équipements médicaux et des ambulances…Enfin, le FIMR participe par ses appuis financiers et logistiques au renforcement du dispositif de sécurité dans les zones de production du café et du cacao, tout comme il améliore les conditions de vie et de travail des communautés rurales par l’électrification à l’énergie solaire.
+ Définition du conchage de la fève de cacao
Le cacao asiatique peine à prendre le relais du cacao africain
L'Indonésie et le Vietnam suivent de loin le numéro un du cacao, la Côte d'Ivoire.
Le cacao asiatique pourra-t-il un jour prendre le relais de son concurrent africain, pour contenter la planète en chocolat ? Le goût pour le chocolat se répand, mais les cacaoyers vieillissent en Côte d'Ivoire, la production du numéro un mondial stagne (1,4 million de tonnes), et même si le Ghana (quelques 800000 tonnes) a progressé ces dernières années, on prévoit qu'en 2020, l'offre de cacao sera inférieure d'un million de tonnes à la demande. Alors l'industrie cacaoyère se tourne vers l'Asie, d'autant que c'est là que progresse le plus fortement la demande de chocolat. L'Indonésie est déjà un producteur important, le troisième au monde.
Les usines de broyage s'y multiplient pour fournir les transformateurs asiatiques. Mais il faudra investir fortement pour relancer la production qui décline depuis dix ans : les plantations indonésiennes souffrent de plus en plus des moisissures et des insectes, le changement climatique ayant aggravé l'humidité. Depuis son pic de 2005, le tonnage indonésien a chuté d'un quart (à 425000 tonnes prévues en 2014). Au point que cette année, l'Indonésie sera contrainte d'importer quatre fois plus de fèves africaines que l'an dernier, pour faire tourner ses usines ! Le Vietnam pourrait-il prendre le relais ? L'organisme public Vinacao souhaite en tout cas multiplier par cinq la production de cacao, jusque-là restée dans l'ombre du café.Mais même à 15 000 tonnes par an en 2020, la production vietnamienne de cacao restera cent fois plus petite que la production ivoirienne actuelle. Le Vietnam pourrait au mieux occuper un marché de niche si le pays prend le parti de la qualité via la certification. Le café asiatique, qu'il soit indonésien ou vietnamien, est donc bien loin de pouvoir détrôner le cacao africain.