BRACELET ELECTRONIQUE EN AIDE AUX FEMMES VIOLENTEES

Bracelet électroniqueA l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, aujourd’hui est lancée la troisième campagne appelant à la vigilance. L’occasion pour la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, de revenir sur la politique gouvernementale pour combattre ce fléau.

Lancement de la 3eme campagne de lutte contre les violences faites aux femmes

Pas de visages tuméfiés pour la nouvelle campagne contre les violences conjugales mais des hommes ordinaires aux mains extraordinaires, monstrueuses. C'est l'homme si élégant croisé tous les jours au boulot et qui nous souhaite systématiquement une belle journée. C'est ce voisin qui nous donne si gentiment de la terre pour nos géraniums parce qu'il en a trop. C'est le beau gosse qu'on aperçoit au café tous les matins lisant son journal. Ce sont les visages avenants de la nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes. Lancée cette semaine par la Fédération nationale Solidarité Femmes, elle prend la forme de trois affiches dénonçant chacune ce "Bourreau Banal". Car une chose saute aux yeux dans le physique passe-partout des trois hommes ainsi mis en scène : leur main. Elle est tantôt particulièrement musclée, tantôt avec un poing dramatiquement serré, les doigts aussi sont exagérément acérés. C'est une main de monstre, celle qui porte les coups, celle qui tue parfois aussi.L'objectif de la campagne : rappeler que l'homme violent a le visage de Mr Tout Le Monde. En société, c'est le gars à la "bonne tête", bien sous tout rapport, insoupçonnable. Une fois les chaussons aux pieds, il se révèle jaloux, méprisant et tortionnaire. "Il faut le rappeler pour que les victimes soient crues sur parole quand elles osent en parler : on trouve des hommes violents dans tous les milieux !, explique Françoise Brié, vice-présidente de la Fédération. Et que "oui un homme 'présentant bien' peut frapper son épouse." Impossible d'établir un profil type d'auteur de violences.Comment alors repérer ces violences face ce portrait-robot de Mr Tout-Le-Monde ? Difficile. "Sauf si les victimes osent parler", précise Françoise Brié. Le slogan de cette campagne ? "Dénonçons la violence qui se cache, appelez le 39 19".Source : TF1 news

L’entreprise, un lieu de détection

Outre les pouvoirs publics, les entreprises commencent à se mobiliser contre ce phénomène. Clémentine Lévy, chargée d'action de formation au sein de la Fédération, forme «depuis un ou deux ans, de plus en plus de cadres d'entreprise, de spécialistes des ressources humaines ou de syndicalistes. On commence par ce qui touche à la loi, au cadre légal, au respect de la confidentialité, puis on les amène à repérer, orienter, accompagner leurs collaboratrices en danger. Enfin, sur le terrain, aux côtés de nos collaboratrices, on leur apprend à écouter». Sous couvert d'anonymat, l'une des managers d'une filiale du groupe PPR raconte son étonnement lorsqu'elle a reçu l'année dernière comme les 30 500 salariés du groupe la lettre écrite par son patron, François Henri Pinault disant sa volonté de travailler avec la Fédération Nationale Solidarité femmes pour s'engager en faveur de la lutte contre les violences conjugales. «Au départ, je ne voyais pas très bien ce que l'entreprise pouvait faire pour des problèmes qui relèvent de la sphère privée». Et, puis confie-t-elle, «un jour une de mes collaboratrices m'a dit la souffrance d'une de nos cadres, en instance de séparation d'avec son mari. Il l'avait menacée d'un couteau, elle craignait pour sa vie et celle de sa fille. C'était une réalité glaçante. Elle venait travailler la peur au ventre. Il fallait l'aider».«Sensibilisée par l'entreprise, je lui ai conseillée de composer le numéro vert, le fameux 39 19. Elle a été très vite prise en charge, elle s'est cachée en Province pendant 4 mois, le temps que la justice se mette en marche. Depuis, je sais que comme le service militaire était un endroit pour repérer l'analphabétisme, que l'entreprise peut être un lieu propice à la détection de pareilles situations. On se confie à des collègues, pas à l'institution mais ensuite l'aide peut se mettre en route. J'ai un regard différent sur les violences conjugales. Je suis vigilante.» Source : Le figaro

Plan gouvernemental centré sur la protection aux victimes

Cette nouvelle campagne a pour objectif d’inciter les 2,5 millions de femmes victimes de violences chaque année à parler. « Il est indispensable d’oser en parler », estime Roselyne Bachelot. Car il faut savoir qu’une femme sur dix subira des violences dans sa vie. Chaque année, seules 650 000 femmes portent plainte ou déposent une main courante pour les violences qu’elles subissent. Elles ne représentent que 20% des victimes. Ainsi les visuels de la campagne permettent aussi de rappeler le numéro destiné aux victimes de violences conjugales : le 39 19. Ce numéro est gratuit depuis un poste fixe et n’apparaît pas sur les factures, ce qui garantit la confidentialité vis-à-vis du conjoint. Il existe également des lieux d’écoute et de conseils pour aider les femmes à préparer leur départ du domicile, mais aussi des lieux de visite familiales entre les parents auteurs de violences et leurs enfants. Roselyne Bachelot assure, en 2013, la mise en place de centres d’accueil de jour labélisés dans chaque département de France.Ensuite, la création de deux plans permettrait d’aider les victimes à porter plainte. Le plan interministériel 2011-2013 prévoit la création de référents violence dans chaque département, chargés d’accueillir les femmes dans les commissariats et d’assurer la coordination des différents acteurs (associations, médecins…). Le plan triennal, quant-à-lui prévoit une augmentation des moyens aux associations pour créer des places d’accueil et un effort de formation sur ce sujet en direction des policiers, des gendarmes et des magistrats.Également la loi contre les violences faites aux femmes de juillet 2010 a crée le délit de violence psychologique et l’ordonnance de protection des victimes permettant de les soustraire en urgence à leur conjoint en évinçant celui-ci du domicile.Source : 20 minutes

Test du bracelet électronique en 2012

La France s'inspire de l'Espagne, où une soixantaine de conjoints violents sont munis d'un bracelet électronique contrôlé par GPS. La victime est dotée d'un boîtier qui sonne si son agresseur s'approche du domicile. Lequel boîtier est muni d'un dispositif lui permettant d'alerter la police dès lors qu'elle est menacée.

Amiens, Strasbourg et Aix-en-Provence sont les trois villes choisies pour expérimenter dès 2012 des bracelets électroniques chargés de tenir à distance des conjoints violents, a annoncé la ministre des solidarités, Roselyne Bachelot. Il sera testé sur les auteurs de violences graves ou de tentatives de meurtres sur leur conjointe, condamnés à au moins cinq ans de prison. Si le test est concluant, il sera généralisé.Source : Le monde