GENERIQUES : FAUT-IL LEURS FAIRE CONFIANCE ?

Médicaments générique : la contreverseLes génériques sont des copies de médicaments moins chers que les produits de référence, dont le brevet est tombé dans le domaine public et dont l’utilisation est fortement encouragée par les caisses d’assurance maladie depuis 1999. Leur efficacité est aujourd'hui de nouveau remise en question.

L’efficacité des génériques remise en cause

Les génériques ne sont pas des copies conformes des médicaments d’origine, et cela peut, dans certains cas, nuire à leur efficacité sur les patients. C'est la principale conclusion d'un rapport remis récemment par l'Académie de médecine.En l’espace de quelques mois, c’est la deuxième remise en cause des génériques. En septembre déjà, l’étude d’un médecin français, le professeur Rémy Gauzit avait déjà émis de sérieux doutes concernant les antibiotiques génériques injectables utilisés au sein des hôpitaux.Sont-ils totalement identiques aux originaux ?Le générique contient obligatoirement le même principe actif que le médicament original. La différence réside dans les excipients, ce qui complète la molécule et qui apporte au médicament son goût, sa couleur et sa consistance et sa forme galènique (gélules, comprimés, sirops, etc.).Or, et c'est tout le problème, les excipients «ne sont pas neutres», explique l'auteur du rapport de l'académie, le Pr Charles-Joël Menkès. Selon lui, un changement d'excipient peut «occasionner des réactions allergiques plus ou moins sévères» (comme l’arachide, très allergisants), notamment dans les antibiotiques pour enfants. De même, le goût d’un produit, tout comme le conditionnement, peuvent avoir une influence sur la bonne observance d’un traitement, notamment chez les enfants et les personnes âgées. » Il a été montré que certains antiépileptiques et des hypoglycémiants sont susceptibles de causer des effets secondaires indésirables. Et avec une variation de concentration même légère, certains médicaments ont aussi une « moindre efficacité et un délai d'action plus long».Ainsi, cela ne garantit pas une équivalence thérapeutique et une efficacité similaires entre les deux produits.Sont –ils tous remis en cause ?Le Pr Menkès se veut pourtant rassurant. Seule nous inquiète la substitution des médicaments que l’on appelle à marge étroite, pour lesquels toute variation de concentration, même légère — parce que le produit est mal pris ou conditionné différemment — peut compromettre le traitement et entraîner des effets indésirables », souligne l’académicien. C’est le cas, indique le rapport, des antiépileptiques, des anticoagulants, des hypoglycémiants, de la thyroxine, ainsi que de certains antibiotiques et médicaments à visée cardiologique. « Dans la plupart des cas, insiste le spécialiste, les génériques ne posent aucun problème. »Leur généralisation, depuis le début des années 2000, a permis à la Caisse nationale d'assurance-maladie de faire d'importantes économies. Pour la seule année 2010, 1,3 milliard d'euros ont été épargnés. En France, un médicament acheté sur quatre est un générique. Mais, pour la première fois l'an dernier, les volumes de ventes de génériques ont diminué de 3%. En partie parce que des médecins apposent de plus en plus la mention NS (non substituable) sur les ordonnances.Source : Lucie Romano (20minutes.fr)

La réponse des fabricants

L'association Générique même médicament (Gemme), qui réunit 9 industriels du médicament générique, s'élève hier (28/01) contre le rapport de l'Académie de médecine sur les génériques dans un communiqué. « Un rapport inexact et mal documenté qui va à l'encontre des avis scientifiques européens. » Ils dénoncent notamment des amalgames, approximations et erreurs scientifiques. Surtout que les académiciens ont basés leur rapport sur de prétendues inefficacités sur les antibiotiques issue d'une étude colombienne ne portant que sur des produits commercialisés en Amérique latine et pas en Europe.Pour rassurer les utilisateurs, le Gemme a également rappelé que les autorités scientifiques européennes « ont déjà statué sur la parfaite identité thérapeutique entre les différentes formes pharmaceutiques dès lors qu'une bioéquivalence a été démontrée. »Nicolas Carlier, directeur général de Sanofi France (qui fabrique des génériques sous la marque Zentiva) assure pour sa part que « les patients peuvent avoir confiance. Les médicaments génériques sont validés par les autorités de santé, ils sont délivrés par des pharmaciens et les laboratoires qui les fabriquent sont soumis aux mêmes contrôles que pour les médicaments d'origine. »Source : francesoir.fr

Et votre position au milieu de cette polémique ?

C’est votre médecin qui décide si votre médicament est non substituable (lorsqu’il inscrit les lettres NS sur votre ordonnance). Toutefois, si vous ressentez des effets secondaires inhabituels après la prise d’un générique, n’hésitez pas à lui en parler.Toutefois, si vous utilisez régulièrement un générique, il est préférable de ne pas en changer.Source : leparisien.fr