Les ravages de fukushima : quatre vérités dissimulées

Papillon mutant fukushimaDes papillons vivant aux alentours de la centrale de Fukushima ont souffert de mutations génétiques sur trois générations (...) Un sous-traitant intervenu sur le site nucléaire accidenté de Fukushima au Japon aurait poussé ses ouvriers (...) Les radiations consécutives à la catastrophe de Fukushima pourraient également provoquer 2500 cas supplémentaires de cancer, selon une étude américaine (...) La commémoration du bombardement nucléaire sur Hiroshima prend encore plus d’importance au Japon depuis l’accident de Fukushima (...)

Des papillons modifiés génétiquement par les radiations de Fukushima

Article écrit par Le Monde le 14 août 2012

Des papillons vivant aux alentours de la centrale de Fukushima ont souffert de mutations génétiques sur trois générations à cause de la radioactivité, ont découvert des chercheurs japonais. Environ 12 % de petits papillons bleus de la famille des lycénidés exposés à la radioactivité à l'état de larves lors de la catastrophe nucléaire de mars 2011 ont développé des anomalies, notamment des ailes plus petites et une malformation des yeux, ont expliqué des chercheurs.

Ces insectes, attrapés non loin de la centrale accidentée Fukushima Daiichi en mai, soit deux mois après l'accident, ont ensuite été élevés en laboratoires à des fins de reproduction. Quelque 18 % de la génération suivante a développé des problèmes similaires, a souligné Joji Otaki, professeur à l'université Ryukyu d'Okinawa (sud), interrogé par l'AFP.

La proportion a encore grimpé (à 34 %) pour la troisième génération, alors que les scientifiques avaient pris soin de choisir un papillon sain d'une autre région pour l'accoupler avec un papillon de Fukushima. Six mois après le désastre, un nouveau lot de papillons a été attrapé près de Fukushima Daiichi et, cette fois, le taux d'anomalie de la génération suivante a été mesuré à 52 %, a précisé M. Otaki.

DES ÉTUDES À VENIR SUR D'AUTRES ANIMAUX

Les scientifiques ont aussi réalisé une expérience test sur une population de papillons non affectés. Ils les ont exposés en laboratoire à de faibles doses de radioactivité et ont constaté la même proportion d'anomalies que chez la première génération de papillons de Fukushima. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Scientific Reports, un journal sur Internet diffusé par l'éditeur du magazine Nature.

"Nous en avons tiré la conclusion claire que les radiations dégagées par la centrale Fukushima Daiichi avaient endommagé les gènes des papillons", a souligné M. Otaki. Il a toutefois prévenu que ces résultats devaient être pris avec précaution, précisant que l'effet observé n'était avéré à l'heure actuelle que sur les papillons et sur aucune autre espèce animale ni sur l'homme.
Son équipe va mener de nouvelles expériences sur d'autres animaux.

Aucune personne n'est morte directement du fait des radiations provoquées par l'accident de Fukushima, mais les habitants de la région et les travailleurs qui interviennent sur la centrale endommagée redoutent toujours des effets à long terme. Des associations affirment que des effets de la radioactivité se sont transmis sur plusieurs générations à Hiroshima et Nagasaki (sud-ouest), après le lancement de bombes atomiques par les Etats-Unis en août 1945 à la fin de la seconde guerre mondiale

Article écrit par Le Monde le 14 août 2012

Radiations à Fukushima : des ouvriers poussés à mentir

Article écrit par Lapresse.ca le 21 juillet 2012

Un sous-traitant intervenu sur le site nucléaire accidenté de Fukushima au Japon aurait poussé ses ouvriers à sous-déclarer le niveau de radiations auquel ils étaient soumis, vraisemblablement pour ne pas perdre son contrat, ont rapporté samedi plusieurs médias japonais.

Selon le quotidien Asahi Shimbun et d'autres médias japonais, un responsable de la société de construction Build-Up aurait demandé en décembre à une dizaine de ses ouvriers de recouvrir de plomb les dosimètres qu'ils portaient pour évaluer le cumul de radiations auxquelles ils étaient exposés, lorsqu'ils intervenaient dans les zones les plus radioactives de la centrale accidentée.

Cette demande visait apparemment à sous-déclarer leur exposition afin que la société puisse continuer à travailler sur le site, rapportent ces médias.

Ces ouvriers ont été engagés pendant environ quatre mois, entre décembre 2011 et mars 2012, pour isoler les tuyaux d'une installation de traitement des eaux, a précisé de son côté l'agence Kyodo News.

L'agence de presse Jiji et d'autres quotidiens indiquent que le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a commencé à enquêter à ce sujet.

L'accident nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi, exploitée par la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), le plus grave depuis la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, est survenu après un séisme de magnitude 9 dans la région du Tohoku (nord-est) qui a déclenché un tsunami sur tout le littoral.

Plusieurs ouvriers de Build-Up ont confié à l'Asahi Shimbun qu'en décembre, un haut responsable de la société, leur superviseur sur place, leur avait expliqué qu'il portait un boîtier en plomb et leur avait demandé d'en faire de même.

Ce responsable leur aurait expliqué que s'ils ne truquaient pas leur niveau d'exposition, ils atteindraient rapidement le niveau maximal annuel légal de 50 millisieverts, selon le quotidien, qui précise que les ouvriers sont en possession d'un enregistrement du briefing.

Certains ouvriers ont refusé de recouvrir leur dosimètre et ont quitté la société, poursuit encore l'Asahi Shimbun.

Ni le ministère, ni la société Build-Up n'ont pu être joints samedi matin.

Article écrit par Lapresse.ca le 21 juillet 2012

Fukushima pourrait faire 1300 morts

Article écrit par Lematin.ch le 17 juillet 2012

Les radiations consécutives à la catastrophe de Fukushima pourraient également provoquer 2500 cas supplémentaires de cancer, selon une étude américaine.

Les conséquences de Fukushima pourraient tuer 1300 personnes et provoquer 2500 cas de cancers: cette première estimation a été publiée mardi dans la revue Energy and Environmental Science.

L'impact a été calculé via un modèle élaboré par des chercheurs de l'université californienne de Stanford. Selon ces calculs, jusqu'à 1300 personnes dans le pire des scénarios pourraient mourir d'un cancer dans la monde entier suite à la catastrophe du 11 mars 2011 et 2500 autres pourraient développer un cancer, la plupart au Japon.

C'est la première estimation globale des suites sanitaires de cet accident nucléaire. Ces données contrastent avec les indications rassurantes données à l'époque de l'accident par le comité scientifique des Nations Unies.

Celui-ci avait annoncé que la catastrophe n'aurait pas de conséquences sanitaires sérieuses, et certaines groupes avaient dit qu'il n'y aurait pas d'effets mondiaux, a relevé le responsable de l'étude Mark Jacobson, de l'Université de Stanford. Les estimations relatives aux tués et malades à l'extérieur du Japon sont certes faibles, mais pas nulles, a-t-il souligné.

Moins grave que Tchernobyl

Pour les scientifiques, la fourchette va de 15 à 1300 décès par cancer supplémentaires dans le monde entier, s'ajoutant aux 600 personnes décédées durant l'évacuation de la zone et les travaux d'urgence dans la centrale. L'estimation la plus probable est de 130 décès.

Pour ce qui est des nouveaux cas de cancer à attendre, la fourchette va de 24 à 2500 cas, avec une valeur moyenne à 180 cas.

En terme de décès et de maladie, Fukushima aurait des conséquences moins graves que Tchernobyl, soulignent les chercheurs. Selon l'ONU, les radiations de la catastrophe ukrainienne de 1986 auraient provoqué 4000 décès, un bilan jugé très sous-estimé par les organisations écologistes.

Dans l'océan

Les habitants du Japon sont de loin les plus touchés. Aux Etats- Unis, les scientifiques pronostiquent 0,2 à 6,3 décès supplémentaires et de 0,3 à 15 nouveaux cas de cancer, en Europe 0,17 à 4,8 décès supplémentaires et 0,3 à 11 nouveaux cas de cancer.

La majeure partie des matériaux radioactifs a fini dans l'océan, ce qui a contribué à réduire les conséquences de la catastrophe, souligne l'étude. Seuls 19 % des éléments radioactifs sont retombés sur la terre ferme.

Par ailleurs, selon ces travaux, l'évacuation de la zone entourant la centrale aurait fait plus de tués qu'elle n'en a évités. Environ 600 personnes sont décédées durant cette opération, surtout des personnes âgées et des malades chroniques victimes des radiations et de la fatigue. Or, selon les chercheurs californiens, l'évacuation a évité 245 décès dus aux radiations.

Le gouvernement japonais a toutefois mieux réagi que les autorités soviétiques à Tchernobyl, notent les scientifiques. Pour leur étude, ceux-ci ont utilisé un modèle atmosphérique en 3D afin de simuler la dispersion du césium 137, césium 134 et de l'iode 131. Un modèle médical a ensuite servi à estimer les effets cancérigènes en fonction de la contamination.

Article écrit par Lematin.ch le 17 juillet 2012

Hiroshima, Fukushima, même combat antinucléaire

Article écrit par euronews.com le 6 août 2012

La commémoration du bombardement nucléaire sur Hiroshima prend encore plus d’importance au Japon depuis l’accident de Fukushima. Il y a 67 ans jour pour jour ce lundi, le bombardier américain Enola Gay plongeait Hiroshima en enfer. Des survivants et parents de victimes se sont recueillis lundi matin.

“Nous faisons tous les efforts pour aider dans la vie quotidienne nos citoyens qui souffrent encore des conséquences de Fukushima, a expliqué le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda, et nous continuons de travailler à la décontamination et à la reconstruction dans la région. Nous devons parvenir à établir un plan à moyen ou à long terme, afin de réduire notre dépendance de l‘énergie nucléaire”. Invoquant le risque de pénurie d‘électricité, le chef du gouvernement japonais a décidé en juin dernier de redémarrer deux réacteurs nucléaires. A Hiroshima ce lundi, des survivants se sont joints à des habitants de la région de Fukushima pour protester.


Article écrit par euronews.com le 6 août 2012