FEMMES ENCEINTES : NE PAS MANGER POUR DEUX !

FEMMES ENCEINTES : POURQUOI NE PAS MANGER POUR DEUX ? ESPRIT SANTERégime et grossesse ne sont pas incompatibles, au contraire. Une étude britannique révèle qu'un régime alimentaire adapté est le meilleur moyen d'éviter la prise excessive de poids pendant la grossesse. Et donc des complications parfois graves pour la future mère ou l'enfant à naître.

Grossesse et surpoids

Qui n'a pas recommandé un jour à une femme enceinte de reprendre un peu plus de bœuf bourguignon ou de spaghettis bolognaise, au motif qu'elle doit « manger pour deux »? Et quelle future maman n’y est pas persuadée ? Or cette idée se révèle fausse, et cette formule ne devrait plus avoir droit de cité tant le surpoids et l'obésité représentent un danger pour la future mère et son bébé. La première s'expose à un risque de décès accru pendant la grossesse ou l'accouchement tandis que le second aura plus de « chances » de devenir obèse à son tour, y compris une fois parvenu à l'âge adulte.Dans les faits, la situation est préoccupante. En 2006, une étude [1] a montré que la moitié des femmes britanniques en âge de procréer sont obèses ou en surpoids. Par ailleurs, on estime que 20 à 40 % des femmes américaines et européennes prennent, au cours de leur grossesse, plus de poids que ne le recommande le corps médical.

Moins de risques pour la santé

Une étude britannique publiée jeudi dernier (17 mai) dans le British Medical Journal [2] souligne qu'un régime alimentaire faiblement calorique est le meilleur moyen d'éviter bon nombre de complications pour la mère et l'enfant. Loin devant la pratique d’exercices physiques ou la combinaison des deux. Il limite considérablement la prise de poids importante tout en réduisant les risques de complications pour l’enfant.Pour obtenir de tels résultats, les chercheurs de la Queen Mary University of London ont observé les données collectées sur plus de 7 200 femmes. Une alimentation équilibrée permet de réduire la prise de poids de 4 kg au cours de la grossesse, contre seulement 0,7 kg avec l'exercice physique seul et 1 kg avec les deux interventions. Le risque d'être victime d'une pré-éclampsie (augmentation de la tension artérielle au-dessus de 14/9) est également réduit d'un tiers. Tout comme celui de donner naissance à un bébé prématuré. La probabilité de développer un diabète gestationnel chute quant à elle de 61 %. Il faut également savoir qu’une alimentation trop importante entrainant un excès de poids peut engendrer un accouchement difficile. Le suivi d'un régime réduit le risque, pour le bébé, de subir une blessure à l'épaule lors de l'expulsion.

Aucun danger pour le bébé

«Beaucoup de femmes craignent de porter atteinte à la santé de leur enfant si elles font un régime pendant leur grossesse, remarque le Dr Shakila Thangaratinam qui a piloté ce travail. Notre étude devrait leur montré qu'il n'y a aucun danger et que le poids de leur bébé ne sera pas affecté.» Le régime ne doit donc pas être restrictif, mais reposer sur une alimentation équilibrée. Les conseils diététiques dispensés aux femmes consistaient à limiter l'ingestion de calories, à équilibrer les apports en sucres, en protéines et en graisses et à manger des fruits, des légumes ou des céréales. Selon le Dr Thangaratinam la différence d'efficacité importante entre exercice physique et régime pourrait s'expliquer par le fait que ce dernier est plus facile à suivre pendant une grossesse.Source : le figaro.fr[1] Yu CKH, Teoh TG and Robinson S. (2006) Obesity in pregnancy. In : BJOG (An International Journal of Obstetrics and Gynaecology) ; Vol. 113, p. 1117-1125. DOI: 10.1111/j.1471-0528.2006.00991.x[2] Thangaratinam S., Rogozinska E., Jolly K., Glinkowsky S., Roseboom T., Timlison J.W., Kunz R., Mol B.W. and Khan K.S. (2012) Effects of interventions in pregnancy on maternal weight and obstetric outcomes: meta-analysis of randomised evidence. In : British Medical Journal (BMJ), 344:e2088. doi: 10.1136/bmj.e2088.