Les recherches sur l'embryon sont autorisées en France !

Les députés ont adopté le texte autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches. La France met fin à son régime d'interdiction avec dérogations. Après plusieurs débats et l’intervention des lobbys religieux, une majorité composée des députés de gauche a voté pour la recherche sur l’embryon.

La recherche sur les cellules souches en liberté surveillée

La loi sur la recherche sur les cellules souches va dès lors devenir une autorisation encadrée, au lieu d'une interdiction avec dérogations. L'Assemblée a voté cette proposition de loi des radicaux de gauche soutenue par le gouvernement qui avait déclenché une forte polémique par 314 voix contre 223. Mais pour l'opposition qui avait réussi à faire traîner les débats en déposant près de 300 amendements, la bataille n'est pas finie. En France, la recherche sur les cellules souches étaient jusqu'à présent interdite mais des dérogations exceptionnelles étaient possibles. Malgré ce statut très restrictif, une poignée d’équipes de chercheurs français a pu démarrer quelques travaux prometteurs : pour réparer le tissu endommagé du cœur, permettre des greffes de peau chez les grands brûlés, ou encore améliorer les techniques de procréation médicalement assistée… La loi à présent adoptée met fin à cette interdiction de principe. Mais, le nouveau régime d'autorisation reste toutefois très encadré. Il repose sur certaines conditions. Le projet doit être scientifiquement pertinent, avoir une finalité médicale, ne pouvoir être conduit qu'avec des embryons humains et respecter des garanties éthiques. Sur ce dernier point, le texte précise que cette recherche ne pourra être menée qu'à partir d'embryons conçus in vitro dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation et qui ne font plus l'objet d'un projet parental.

Recherches sur l'embryon : ce que la loi va changer

Il va falloir attendre les décrets d'application pour savoir exactement ce que recouvre la notion d'encadrement. On peut d'ores et déjà supposer qu'il sera comme c'est le cas aujourd'hui toujours interdit de fabriquer des embryons uniquement pour la recherche et que l'on se servira de ceux congelés suite aux fécondations in vitro. Des embryons âgés de cinq jours et demi à sept jours et demi. Ce sont des embryons surnuméraires qui ne font plus l'objet d'un projet parental et qui étaient détruits ou «donnés» à un autre couple. Si les parents acceptent de les donner à la recherche, cela devra être reconfirmé au bout de trois mois.

Les embryons donnés à la science par un couple permettent en particulier la recherche sur les cellules souches. Les cellules souches embryonnaires humaines ont la particularité d'être pluripotentes, c'est-à-dire de pouvoir se transformer en tout type de cellules du corps humain (peau, cerveau, cœur, etc.). Depuis 2005, plus de 70 projets de recherche sur l'embryon ou sur les cellules souches embryonnaires humaines ont été autorisés à titre dérogatoire par l'Agence de la biomédecine. Mais la France qui a occupé la cinquième place dans ce domaine de recherche est passée aujourd'hui au 17ème rang.

Pourquoi la recherche sur l'embryon fait avancer la médecine

Cette recherche est source de progrès médical. Nous avons l’espoir, dans des délais encore inconnus, de fabriquer des tissus nouveaux pour remplacer les tissus altérés par la maladie.
Aujourd'hui, grâce au savoir humain, beaucoup de découvertes ont lieu. Les avancées scientifiques peuvent être utilisées pour faire le bien ou le mal. Prenons l’exemple du nucléaire. Avec la découverte de l’énergie nucléaire, des bombes atomiques ont détruit des villes, des catastrophes humaines ont eu lieu. Mais des rayons pour lutter contre le cancer ont aussi été créés grâce au nucléaire et ils sauvent des vies chaque jour. Les cellules souches embryonnaires ont des potentialités désormais prouvées.